Vendredi au pays des sauvages.

Sujet 7 :

Vendredi faisait partie de l'équipage qui devait contrôler la tempête. C'était très physique et, avec l'équipe, il pliait et dépliait la grande voile tout en esquivant les tonneaux et les caisses. Une fois les éléments calmés, Vendredi se reposa dans le hamac qu'il avait dressé dans les cales. Le lendemain, il se réveilla et vit une ville : Vendredi était à Londres ! Il descendit et remarqua qu'il n'avait pas assez appris l'anglais pour comprendre ce que les personnes disaient. Vendredi comprenait juste les sons, car ils parlaient avec un accent anglais. Ils disaient :

- There is a free black man ! Why is he free ?

- I think he goes to the black market.

- Black market ? I go to the black market today. I think I buy him.

Vendredi attira les attentions en se promenant mi-nu dans les rues. Il commença à avoir froid et vit une mousse blanche tomber sur le sol. Il pleuvait de la mousse blanche. Puis il se rappella des leçons de Robinson. C'était de la neige ! Il toucha cette substance mais c'était froid. Vendredi courut se réfugier dans le bâtiment le plus proche mais il ne vit pas la pancarte juste devant. C'était marqué :

C'est l'occasion !

Recherche de poste d’entraîneur de gym pour des revenus de 1050 livres sterling pas mois !

Quand Vendredi arriva dans le bâtiment, il reconnut la personne derrière le comptoir. C'est un ancien membre de sa tribu qui était parti dans des contrées lointaines. Cette personne sembla aussi la reconnaître. Vendredi essaya de retrouver son prénom mais il vit qu'il ne s'en souvenait plus !

Vendredi expliqua à son ami Valaaru qu'il s'appelait maintenant Vendredi.

- Donc tu t'appelles maintenant Vendredi… tu es venu pour postuler pour le poste d'entraineur ?

Vendredi lui jeta un regard d'incompréhension.

- Bon je t'explique. En fait, en Angleterre, tout est basé sur la monnaie. C'est grâce à la monnaie qu'on peut acheter à manger, à boire, des vêtements. Mais pour avoir de la monnaie, il faut travailler. Je te propose, Vendredi, de devenir entraîneur sportif. Un entraîneur sportif, c'est quelqu'un qui apprend aux autres à courir, lancer des flèches, etc. Je sais que tu es fort à ça donc tu veux participer ?

- Oui. Mais quand je reçois ta « monnaie » ?

- Chaque mois. Tu es engagé et donc, tu commences demain.

Vendredi ramassa de la paille et d'autres déchets dans le hall puis monta un hamac dans le hall. Tout le monde le regarda avec de gros yeux.

- Ben quoi ? rétorqua-t-il.

- Disons que… non … euh … là-bas, s'exprima Valaaru, son doigt pointé vers la réserve sportive.

- Pourquoi ?

- Eh bien, comment dire ? Ben c'est mal élevé, ça ne se fait pas de dormir dans le hall.

Déçu, Vendredi ramassa sa paille et se dirigea vers la réserve. Le lendemain matin, il se réveilla et se dirigea vers ses élèves. Il ne le vit pas, mais Valaaru le surveilla.

- Le rapport ? demanda Pol Sandara.

- Horrible. Hamac. Mangé. Bronzé. Chassé les tapis de gym. Découpé un panneau de volley pour faire un arc. Et beaucoup d'autres imprudences.

Sidéré, Pol réclama à connaître son origine.

- Non, tu as engagé un indien, s'exclame Pol ?

- Oui, mais on vient du même endroit, répondit Valaaru.

Dépassé par ses émotions, Pol partit vers sa maison. La décoration de sa maison lui rappela qu'il était irlandais. Fatigué, il s'endormit vite. Le deuxième jour de travail de Vendredi, il fit les mêmes gaffes.

- Il doit faire son boulot ! hurla Pol, énervé. Je n'ai pas mis cette pancarte pour avoir des personnes aussi incompétentes. Demain les journaux débarquent pour un reportage, ici même. S'il se fiche de nous comme aujourd'hui et hier, je le vire et le déclare au marché noir !

- Je vais lui parler, dit calmement Valaaru.

Ensuite, il ouvrit la porte de la réserve…

Pol et les journalistes regardèrent et écrivirent un article sur Vendredi. Le changement était radical. Vendredi montrait comment manier la raquette, il tirait très bien, rien à voir avec l'ancien Vendredi ! Du coin de l'œil, il vit Valaaru sourire.

Ce reportage rapporta plusieurs milliers de livres sterling à Pol. Quant à Vendredi, le seul souvenir que nous retiendrons, ce sera celui d'un milliardaire.