Bravo pour votre travail ! C'est en réalisant ces textes et en les illustrant que vous améliorez vos connaissances en français, mais c'est surtout très agréable de vous lire !! Une seule consigne : continuez !
A mon tour de vous envoyer un texte du temps où dans les châteaux entourés d'épaisses et mystérieuses forêts, de grandes chasses étaient organisées. Demandez à votre professeur de se connecter sur Youtube et écoutez ce poème dans sa version joliment mise en musique par Tri Yann et chantée par Mistralgen.
Une chanson de la fin du Moyen Age ... La complainte de la blanche biche
Elle est d'un auteur anonyme et datée du XVIè siècle. Spécifique à la littérature médiévale, le thème du chasseur qui poursuit une biche blanche revient dans de nombreux contes. La biche est chassée mais elle est aussi un animal féerique qui entraîne le chasseur vers l'autre monde, où il trouvera bonheur, félicité et prospérité. Ce thème se retrouve dans les écrits mais aussi dans les contes de tradition orale.
Cette chanson marque une variante qui inspirera plus tard les romantiques : pourquoi la biche nocturne scelle-t-elle le destin funeste de la jeune femme ... pourquoi est-ce son frère bien aimé qui la tue ... ?
Celles qui vont au bois,
C'est la mère et la fille
La mère va chantant et sa fille soupire
Qu'avous* à soupirer ma blanche Marguerite ?
J'ai bien trop dire en moi mais n'ose vous le dire.
Je suis fille le jour et la nuit blanche biche
La chasse est après moi des barons et des Princes
Et mon frère Renaud qui est encore le pire
Allez ma mère allez, bien promptement lui dire
Qu'il arrête ses chiens jusqu'à demain midi
Où sont tes chiens Renaud et la chasse gentille ?
Ils sont dedans le bois où accoure blanche biche
Arrête les Renaud, arrête je t'en prie.
Trois fois les a corné de son cornet de cuivre
A la 3ème fois, la blanche biche est prise
Mandons* le dépouilleur qu'il dépouille la biche
Celui qui la dépouille dit "je ne sais que dire,
Elle a le cheveu blond et le sein d'une fille"
A tiré son couteau en quartiers il l'a mise
En ont fait un dîner aux barons et aux Princes
Nous voici tous siéds*... hors ma sœur Marguerite ?
Vous n'avez qu'à manger, suis la première assise
Ma tête est dans le plat et mon cœur aux chevilles
Mon sang est répandu par toute la cuisine
et sur vos noirs charbons mes pauvres os s'y grillent...
Celles qui vont au bois, c'est la mère et la fille
La mère va chantant et sa fille soupire,
Qu'avez vous à soupirer ma blanche Marguerite,
J'ai bien trop dire en moi et n'ose vous le dire.
Qu'avous = qu'avez vous
Mandons = version désuète de "demandons"
siéds = assis
Mme Iung